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    Is small is beautiful?Microstoria, Alltagsgeschichte et micro-histoire, une autre histoire sociale.

     

    Dans les années 1970, il y eut une remise en cause es modèles dont celui des Annales et particulièrement le modèle labroussien:

    -la « nouvelle histoire » développée dès 1975 avec l'ouvrage collectif Faire de l'Histoire (1974).

    -publication en 1971 par Paul Veyne de Comment on écrit l'histoire? Il yu défend l'idée que l'histoire ne doit pas se mouler dans les sciences exactes, sans que cela n'empêche qu'ele soit scientifique.

    -le retour du politique, rejeté par les Annales, illustré par les travaux sur la République Française.

    En matière d'histoire sociale, ces remises en causes visent le modèle labroussien en raison de son inspiration marxiste ou marxisante. Christophe Charle lance une série de rélexxions sur l'histoire sociale:

    • réflexion des élèves de Labrousse souhaitant faire évoluer le modèle (Vovelle, Corbin).

    • Celle plus affirmée, menée par une nouvelle génération d'historiens des années 1970, avec la volonté de s'intéresser aux minorités, aux exclus et non plus aux masses comme Labrousse. Se développent des travaux sur les pauvres, la criminalité, les femmes => passage 'une histoire des femmes à une histoire du genre. Intérêt pour la sexualité, l'enfant, le corps... Dans ce contexte prennent place les travaux de Michel Foucault.

    • Celle plus radicale venant de l'étranger: l'Alltagsgeschichte (histoire de la vie quotidienne) et la microstoria d'Italie.

    Ces remises en causes sont marquées par une regain d'intérêt pour l'individu, mais qui n'a plus rien à voir avec les grands hommes.

     

    I/Des masses à l'individu.

    L'histoire sociale labroussienne ne s'intéressait qu'aux masses, aux groupes sociaux et leurs rapports, sans place pour l'individu. Le renversement a lieu dans les années 1970.

    A/Le groupe par l'individu: la prosopographie.

    Démarche typique de l'histoire sociale qu'est cette prosopographie: reconstitution du profil social d'un groupe à travers la reconstitution des destins individuels des membres de ce groupe. On dresse une sorte de portrait-type. Le système est utilisé sur les fermiers généraux, les financiers des règnes de Louis XIII et Louis XIV.

    Ces études se sont focalisées pour l'essentiel sur les serviteurs de l'Etat, car c'est sur eux que l'on a le plus de sources.

    La prosopographie a permis le renouvellement de l'histoire politique, proche des perspectives défendues par R. Mousnier dans le débat ordres/classes.

    B/L'individu pour lui même: la biographie.

    Retour de la biographie pour l'histoire sociale dans les années 1970-1980. Ce sont des biographies rédigées par des universitaires et dont les contours ont changées. Elle n'est plus l'étude d'un homme mais celle d'un homme dans son milieu, son temps, son époque. F. Dosse parle d' « exemplification »: illustration d'une pratique, d'une croyance à travers un individu.

    Capacité de généralisation de la biographie, plutôt que de concentration.

    1. Febvre, Rabelais ou le problème de l'incroyance au XVIe./ G. Duby/ J. Le Goff Saint Louis.

    Développement 'une réflexion théorique sur le genre biographique menées par Giovanni Levi, un des représentants de la micro-histoire et F. Dosse, Le pari biographique.

    C/L'Alltagsgechichte allemande.

    Sources d'inspirations britanniques avec Ed. Thompson. Cette Alltagsgechichte est caractérisée par le fait que ce courant émerge comme une rupture avec l'histoire sociale allemande inspirée des Annales, à laquelle elle reproche d'ignorer les petites gens. Il y a une volonté de se concentrer sur les faits de la vie quotidienne, seule pouvant reconstituer la cohérence des comportements, saisir les réalités par en-bas.

    Attention portée désormais à l'étude du contexte, avec un cadre spatial limité (quartier, village). Insistance sur le fait que tous les individus, y compris les plus pauvres ont une autonomie d'action, une marge de liberté: rupture avec les postulats de Labrousse.

    Cette Alltagsgechichte n'aura finalement que peu d'influence en France, si ce n'est à travers la publication d'un ouvrage collectif, sous la direction de P. Lüdtke, et un article de J. Schlumbohm (2004) (voir la biblio pour les titres) Cf Doc 4.

     

    II/Le point de vue de l'individu: la Microstoria.

     

    Elle est d'origine italienne et ne concerne pas que l'histoire moderne. Cette microstoria a pour principe de se situé à l'opposé de l'histoire quantitative et sérielle puisqu'il s'agit d'étudier des cas très particuliers et de traduire des univers mentaux et relations sociales à partir de ceux ci.

    A/Le cas Menocchio: l'exception normale.

    Etudié par C. Ginzburg avec 2 ouvrages:

    -Les batailles nocturnes: sur les rites agraires proche de la sorcellerie dans le Frioule italien au XVIe) => Menocchio est donc un meunier du XVIe qui a fini brûlé mais qui a été jugé 2 fois par l'Inquisition (beaucoup de documents). Ginzburg cherche à trouver un paradigme de l'indice: une nouvelle méthode avec 2 idées principales:

    -leçon de méthode historique: idée qu'il ne faut pas être prisonniers des catégories préfabriquées; car si l'on s'en tien aux catégories sociales ce meunier aurait dû être analphabètes. Or des pièces du dossier montre le contraire. Certes il existe une culture sociale, mais c'est un autodidacte, qui sait lire et écrire et à une culture savante qui lui permet de penser l'origine du monde (différente de celle de la Bible), de montrer une tolérance religieuse (toujours par rapport à l'Inquisition).

    -question sur le bien fondé de cette méthode avec la question de la représentativité de Ménocchio.

    Si l'histoire du meunier est représentative, alors la Microstoria, reviendrai juste à étudier en détail des cas que l'on ramène à une norme générale. (proche de la biographie).

    Si ce cas n'est pas représentatif, position défendu par Ginzburg, on peut développer l'idée qu'à travers l'exception on arrive à saisir la norme. C'est une idée « d'exception normale » qui va finir par définir la Microstoria. Doc 5.

    B/Penser la société à partir des relations sociales.

     

    Labrousse pensait la société selon l'étude des masses. La Microstoria veut renouveler les grilles de lecture de la société; on le voit avec Levi dans Le pouvoir au village... (biblio). C'est l'histoire d'un prêtre exorciste et de la société dans laquelle il vit. On y retrouve l'étude du marché de la terre (?), des prix de ventes... pour comprendre le fonctionnement social de ce marché. Normalement la logique économique veux que plus la terre est bien placée plus c'est cher. L'auteur découvre que en réalité le prix de la terre s'explique selon des logiques familiales avec le paradoxe que plus c'est proche plus les prix sont élevés. Il en conclut que se sont les relations sociales qui détermine le prix de la terre.

    Il propose donc un changement dans l'histoire sociale, qui trouve un certain écho en France mais provoque aussi des critiques.

     

    III/Une greffe incomplète en France.

     

    Les traductions des ouvrages de Lévi et Ginzburg donne lieu à des critiques sur la question des sources. La plupart des vraies études de microstoria sont appuyées sur des documents exceptionnels: ce n'est pas le quotidien des populations du XVIe-XVIIe. Cette critique est repoussée par l'idée « d'exception normale » de Ginzburg.

    A/Une vision trop unanimiste de la société.

    L'histoire sociales des années 1960-1970 reposait essentiellement sur une histoire des groupes sociaux et de la lutte des classes.

    La Microstoria, en se focalisant sur les liens entre les individus à une vision différente, s'intéressant plus aux liens qu'aux individus. On obtient une vision unanimiste de la société, où l'individu est doté d'une stratégie libre, où les comportements sont indépendants de leur place dans la société: ce qui n'est pas vraiment le cas.

    B/Pas une, mais des échelles.

    Pour pallier aux défaillances, les historiens proposent de travailler sur des échelles. Cette cause est défendue par M. Vovelle, labroussien, qui bien que séduit par Ginzburg, défend une étude sérielle qui est essentielle. Doc 11. Les histoires sont donc complémentaires.

    Doc 12: Lepetit plaide pour une multiplication des échelles d'études en intégrant la quête d'une exhaustive inaccessibilité.

     

    Conclusion: En quelques années on est passée d'une histoire sociale des groupes à une histoire sociale centrée sur l'individu. Cette histoire sociale se rapproche de la voie voulue par R. Mousnier, avec une étude des solidarités entre les groupes (pas que d'opposition, escamotage des conflits, histoire où la notion d'inégalité est devenu très ou trop secondaire). C'est un retour de balancier qui nécessiterait peut être un recadrage.


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    Un exemple de débat historiographique: la 1ere Guerre mondiale.

     

    I/Les problématiques changent par ordre chronologique.

     

     

    Dans es années suivant la guerre, la question qui s'est posé c'est le déroulement des opérations militaires. Cela reste une question centrale. Dès le lendemain de la guerre des déclarations officielles ou quasi-officielle entre 1922 et 1939 sont publiées:Les armées françaises dans la Grande Guerre en 34 volumes. De manière quasi officielle Gabriel Hanotaux, historien, a publié une Histoire illustrée de la Guerre de 14 en 17 volumes.

    Pendant la guerre est publiée une histoire continue, Le panorama de la Guerre, publié après la guere où les allemands sont vus comme des bandits.

    Sont ensuite publiés d'innombrables mémoires par les généraux comme Foch, Cherfis...

    Comment expliquer la guerre, qui est responsable des victoires et des défaites? Ex: 1918: victoire à Pétain ou Foch?

    Le haut commandement a-t-il commis des fautes majeures? Ex: bataille de Charleroi 21 au 23 Août 1914: cela aurait pu être évitable. Fin Août 14, le général Lanrezac qui le 25 août a ordonné à son armée de se replier sans l'accord de son supérieur. Cela lui coûte sa carrière mais aurait quand même sauver la France.

    Depuis 35 ans, l'étude de ces questions militaires c'est effondrée dans les manuels scolaires. On néglige les opérations militaires excepté peut être Verdun. => Rupture des années 1970-1980.

     

    II/Qui est responsable de la Guerre?

    C'est une question posée très tôt, avec une version officielle imposé par le traité de Versailles en 1919: article 231 considère l'Allemagne comme responsable.

    Pierre Renouvin publie une Histoire de la diplomatie française dès 1925 avec les Origines immédiates de la Guerre.

    Jules Isaac écrit Malet (décédé pendant la guerre) avec une partie sur Les problèmes des origines de la guerre.

    C'est un sujet polémique, avec l'opposition de 2 thèses:

    -Les allemandes comme le dit le Traité de Versailles

    -franco-russes: russes pour écraser le mouvement révolutionnaire et la France pour ne pas rompre l'alliance sous l'impulsion du Président de la République Poincaré.

    On insiste sur les milieux nationalistes et pan-germaniques en Allemagne. L'influence aurait cependant été limitée, mais le pan-germanisme est plus populaire que le nationalisme en France. Sur cette question est paru un ouvrage contesté, par Fisher qui a travaillé d'après les archives allemandes de la Willem Strabe: l'Allemagne aurait cherché délibérément le conflit en 1914 en poussant l'Autriche-Hongrie, sans pour autant penser que le conflit deviendrait mondial. Autriche Hongrie aurait du vite écrasé la Serbie et si cela devait déclencher un conflit mondial, tant pis.

     

    III/Déroulement de la guerre du point de vue des combattants.

    Comment ont-ils tenus? Qu'est ce qui les a fait tenir? Les témoignages sont nombreux avant même la fin de la guerre par des combattants avec des souvenirs parfois romancé pour atténuer les choses. Ex: Henri Barbusse publie en 1917 Le feu est un livre pacifiste publié pendant la guerre.

    Roland Dorgelès publie les Les croix de bois qui est un énorme succès mais qui ne gagnera pas le prix Goncourt.

    Dans les années 1930 paraissent des compilations de témoignages. Ex: 1932, La guerre racontée par les combattants. Se pose des questions de crédibilité car des contradictions voient le jour.

    L'ouvrage de Jean Nortoncru, universitaire français bilingue; dans les années 1930 paraît un énorme ouvrage témoin qui est une critique très minutie, puis un témoignage dans une version plus courte. Il a fait la guerre, certains s'en valorisant ou inversement.

    Dans les années 1970 et après il y eut un décalage très nette avec la publication d'un certain nombre de témoignanges de personnes non connus qui auraient tenus des carnets. C'est une nouveauté. L'un des tout premiers Les carnets de Louis Barthas, tonnelier de métier, homme du SO, mobilisé ayant fait la guerre en première ligne à 38 et 39 ans, militant socialiste qui faisait son devoir. Devant le succès, on se mit à déterrer les carnets et les souvenirs en France et ailleurs, ainsi que des lettres de combattants pour montrer l'opposition à la guerre. Les lettres étaient souvent interceptés par la poste: Les poilus ont la parole de Nicot montre que dans les toutes dernières semaines de la guerre il y eut un affaiblissement du moral car personne ne voulait être le dernier mort.

     

    IV/Dans les années 1960 et après.

     

    Éclosion des thèses universitaire sur des points particuliers comme Pedroncini Les mutineries dans l'armée française, révolutionnant l'image de l'armée française.


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